Dre Michelle Dickinson – Nanogirl à la conquête du monde

March 1, 2018 | Helene Ravlich

Dre Michelle Dickinson (MNZM), surnommée Nanogirl, est une chercheuse, une autrice et une professeure passionnée dont la mission est de rendre la science et l’ingénierie accessibles pour tous. Actuellement, chargée d’enseignement senior en ingénierie à l’université d’Auckland en Nouvelle-Zélande et directrice de Nanogirl Labs Ltd, elle est aussi à l’aise à la montagne pour une randonnée ou du kite surf avec les Obama.

Lors de notre discussion au siège social à Auckland en Nouvelle-Zélande, Michelle revenait tout juste du festival de films à Sundance, où elle dit avoir passé son temps « à visionner et à soutenir les réalisateurs ». C’est une femme en mouvement perpétuel et son enthousiasme est contagieux.


Enfant de militaire, Michelle a grandi à Hong Kong, mais elle a dû déménager tous les trois ans en raison du poste de son père au sein de la Royal Air Force. Ces nombreux déménagements ont sans contredit contribué à sa personnalité nomade. Après avoir quitté le R.-U. en 2001, elle a voyagé en Amérique, au Japon et en Inde à la recherche de la destination où elle choisirait de s’établir.


Découvrir son chez-soi : la Nouvelle-Zélande

« Et j’ai atterri en Nouvelle-Zélande, dit-elle avec le sourire. Pour la première fois de ma vie, je me suis sentie chez moi. J’ai tout de suite su que c’est là que je voulais m’établir. C’est là que mon âme se sent vraiment en paix. » De sa première impression du pays, elle dit : « Je n’en croyais pas mes yeux! Des airs, je voyais l’immensité verte, la couleur de l’océan… c’était extraordinaire. J’aime le plein air et avec la nature, juste là sur le pas de votre porte, j’avais l’impression d’être dans un terrain de jeu pour adulte. »


« La nature nous rappelle d’où nous venons et où nous retournerons. »


Dre Michelle Dickinson qui porte une couche de base en mérinos d’icebreaker en Nouvelle-Zélande

La science en Nouvelle-Zélande

Malgré la beauté de l’endroit, nous nous demandions si l’isolement qui accompagne la vie en Nouvelle-Zélande est un problème pour elle; en raison de l’éloignement des grandes communautés scientifiques de l’autre côté du monde.


« Je crois qu’il est essentiel de voyager, affirme la scientifique et ingénieure, mais avec l’évolution du numérique, on a beaucoup plus de conversations virtuelles et il est moins nécessaire de se déplacer. Nous avons aussi une très belle, quoique petite, communauté scientifique ici qui fait des choses exceptionnelles; et en nanotechnologie, elle est encore plus petite, bien entendu! » Elle ajoute qu’elle et la communauté locale invitent souvent les scientifiques internationaux à venir ici et une fois qu’ils arrivent, ils ne veulent plus repartir. »


Michelle croit-elle qu’il y ait un respect croissant pour la science de la Nouvelle-Zélande, un pays plus reconnu pour ses lieux de tournage et son équipe nationale de rugby?

« Je pense que oui, mais je crois que nous devons y travailler aussi, dit-elle. Je ne crois pas qu’il y ait assez de scientifiques connus; et c’est à nous de sortir des laboratoires et de communiquer avec les communautés pour leur dire « c’est ce que nous faisons et venez me parler. »


Ce n’est pas quelque chose qui n’est pas naturel pour beaucoup de personnes de la communauté scientifique, mais Michelle est catégorique : c’est une compétence qui s’acquière. « Ce n’est pas simple pour moi, dit l’oratrice qui dégage une grande confiance, mais il existe quelque chose d’exceptionnel qui s’appelle le Science Media Centre qui enseigne aux scientifiques comment mieux interagir avec le public. C’est grâce à ce programme que je suis ici aujourd’hui. »


« Je suis une ingénieure et j’aimerais vraiment voir plus de femmes en ingénierie pour la diversité de visions et de produits. »


Elle dit que cela n’aide pas que les médias, et les médias sociaux, sont remplis d’histoires de peur et de fausses sciences, ce qui n’aide en rien le travail des scientifiques.


« Cela incite les gens à se méfier de nous et du travail que nous faisons, dit Michelle, et les gens commencent à penser que nous sommes payés par le gouvernement ou les grandes entreprises pour répandre des faussetés. Je crois que les gens doivent faire très attention à la façon dont ils consomment les renseignements de nos jours; et c’est pourquoi j’adore travailler avec les enfants. » Elle dit que les enfants sont ouverts à la discussion et qu’elle aimerait voir plus de scientifiques deviennent des vedettes, car cela pourrait vraiment changer la dynamique de notre monde. »


Les origines de Nanogirl

En parlant des enfants, d’où vient le concept de son personnage, Nanogirl? « Je suis ingénieure, explique Michelle, et je voulais vraiment voir plus de femmes en ingénierie pour la diversité des visions et des produits. J’ai commencé à faire des recherches pour savoir pourquoi autant de jeunes filles se détournaient des sciences vers l’âge de 12 ans, et cela signifiait passer beaucoup de temps dans les écoles. »


Elle a découvert que les filles cessaient d’étudier les sciences à leur entrer au secondaire alors qu’elles commençaient à percevoir la science comme moins amusante et plutôt difficile. « Je voulais trouver une façon de montrer aux filles que les sciences demeuraient toujours intéressantes et amusantes; et qu’elles étaient utiles. »


Au même moment où elle parlait de sa recherche en nanotechnologie, « une science qui vous donne des super pouvoirs, elle peut vous permettre de voler, elle peut vous rendre imperméable… une petite fille est venue me voir pour me dire que j’avais besoin d’un nom de superhéros et que je devrais m’appeler Nanogirl. Et le nom est resté. Elle ajoute que la recherche a démontré que si vous portez un t-shirt de superhéros lors d’un examen, vos résultats seront meilleurs! »


Dre Michelle Dickinson qui porte un pullover et un manteau icebreaker

Nanogirl en mérinos icebreaker

Michelle a aussi obtenu des résultats en portant des vêtements icebreaker sur l’Inca Trail. Elle dit en riant : « Je ressemblais à une publicité icebreaker! J’adore les fibres naturelles et j’adore la laine mérinos. Les fibres naturelles sont parfaites pour quelqu’un qui voyage beaucoup comme moi. Aucun repassage requis! » Elle a même porté ses vêtements isolants en mérinos pour grimper le mont Kilimandjaro, parce que lorsqu’il n’est pas possible de faire son lavage pendant une semaine, avoir des vêtements qui ne sentent pas mauvais fait toute la différence. »


Pour terminer, en tant que personne qui passe beaucoup de temps dans un laboratoire, que signifie la nature pour elle? « Me trouver dans la nature, c’est être en paix avec la Terre; c’est là que nous devons être. La nature nous rappelle d’où nous venons et où nous retournerons. »